{"id":4332,"date":"2024-06-27T15:18:33","date_gmt":"2024-06-27T13:18:33","guid":{"rendered":"https:\/\/leprado.org\/?page_id=4332"},"modified":"2024-10-11T15:53:09","modified_gmt":"2024-10-11T13:53:09","slug":"enfance-jeunesse-guerre","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/leprado.org\/enfance-jeunesse-guerre\/","title":{"rendered":"Enfance, jeunesse et guerre"},"content":{"rendered":"\t\t
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Extraits de l’ouvrage de\u00a0Mgr Olivier de Berranger<\/span>,\u00a0Alfred Ancel, un homme pour l\u2019\u00c9vangile<\/span>, 1898-1984,<\/em>\u00a0Centurion,1988.<\/p>\n Terreau familial<\/strong><\/p>\n Extrait (page 18<\/i>) de l’ouvrage de Mgr Olivier de Berranger<\/b>, Alfred Ancel, un homme pour l\u2019\u00c9vangile<\/b>, 1898-1984,<\/em> Centurion,1988. <\/p>\n Alfred est n\u00e9 \u00e0 Lyon, au 26 de la place Bellecour, le 22 octobre 1898. Il fut baptis\u00e9 comme sa s\u0153ur \u00e0 la paroisse Saint-Bonaventure quelques jours plus tard, le 29. Marguerite naquit en 1902 ; Joseph, qui devint pr\u00eatre, la suivit en 1904. Puis il y eut Jean qui, n\u00e9 le 29 janvier 1908, au moment o\u00f9 Alfred entrait aux \u00ab Chartreux \u00bb de la Croix-Rousse pour ses \u00e9tudes secondaires, mourut jeune le 30 mars 1932 alors que lui aussi venait d’\u00eatre ordonn\u00e9 pr\u00eatre. Enfin, il y eut Henri, en 1911, celui qui devait succ\u00e9der \u00e0 Gustave Ancel \u00e0 la direction de l’usine de Villeurbanne. Il faut parcourir l’album de photos de cette famille pour deviner un peu comment son bien-\u00eatre mat\u00e9riel s’accompagnait d’une int\u00e9riorit\u00e9 toute lyonnaise, d’une t\u00e9nacit\u00e9 dans le sens de l’effort, et de sentiments chr\u00e9tiens d’une profonde intensit\u00e9. C’\u00e9tait, comme l’\u00e9crira un chroniqueur apr\u00e8s la mort de l’abb\u00e9 Jean, \u00ab une de ces familles (…) o\u00f9 l’on croit comme on respire ; on y parle des choses de l’\u00e2me et de la foi le plus naturellement du monde \u00bb.<\/p>\n Le choix de l’Institut des Chartreux pour l’\u00e9ducation des quatre fils Ancel peut d’ailleurs nous renseigner utilement sur l’\u00e9tat d’esprit de leurs parents\u2026 Ils n’appartenaient pas au courant du catholicisme social qui \u00e9tait n\u00e9 vers le milieu du si\u00e8cle. Certes, de tendance ultramontaine, ils \u00e9taient, comme la grande majorit\u00e9 des catholiques lyonnais, fid\u00e8les \u00e0 la lecture du quotidien conservateur Le Nouvelliste<\/em>, et Monsieur Ancel accepta pour gendre le fils du directeur de ce journal, F\u00e9lix Rambaud. Mais ils se distinguaient nettement du courant l\u00e9gitimiste qui alimentait alors les rangs de l’Action fran\u00e7aise.<\/p>\n <\/span> <\/span>Ils avaient ralli\u00e9 la R\u00e9publique sans h\u00e9sitation d\u00e8s que L\u00e9on XIII l’avait demand\u00e9 aux catholiques de France dans sa fameuse Lettre encyclique <\/span>Au milieu des sollicitudes <\/em>du 16 f\u00e9vrier 1892. C’est donc tout naturellement, parce qu’ils \u00e9taient de la bourgeoisie d’affaires, plus \u00ab lib\u00e9rale \u00bb que la bourgeoisie de robes, qu’ils avaient envoy\u00e9 leurs fils aux \u00ab Chartreux \u00bb plut\u00f4t que chez les j\u00e9suites.<\/span><\/p>\n L’Institution des Chartreux, sur le coteau sud de la Croix-Rousse, non loin de la propri\u00e9t\u00e9 des Ancel, rue Chazi\u00e8re, avait \u00e9t\u00e9 fond\u00e9e en 1825 par un pr\u00eatre de la \u00ab Soci\u00e9t\u00e9 de Saint Ir\u00e9n\u00e9e \u00bb, un institut sacerdotal cr\u00e9\u00e9 par le cardinal Fesch pour les besoins de la \u00ab mission int\u00e9rieure \u00bb dans son dioc\u00e8se. D\u00e8s 1848, cette \u00e9cole s’\u00e9tait distingu\u00e9e par un geste de solidarit\u00e9 avec les ouvriers, et, \u00ab dans la phase suivante, les Chartreux se montreront d\u00e9lib\u00e9r\u00e9ment lib\u00e9raux, ouverts aux id\u00e9es modernes et, par-l\u00e0, sympathiques aux r\u00e9publicains eux-m\u00eames \u00bb. S’il est exact que cette \u00e9cole secondaire sera pour un temps soumis \u00e0 l’influence de l’Action fran\u00e7aise, ce n’est que dans les derni\u00e8res ann\u00e9es avant la condamnation de celle-ci par Pie XI en 1926. Or Alfred Ancel avait quitt\u00e9 l’\u00e9cole d\u00e8s 1915 apr\u00e8s y avoir pass\u00e9 brillamment son baccalaur\u00e9at \u00e8s lettres. Quelle pouvait \u00eatre la vie d’un jeune pensionnaire aux Chartreux dans le d\u00e9but de ce si\u00e8cle ? Studieuse et m\u00eame pieuse, sans nul doute. Alfred collectionnait les premiers prix pour l’ensemble des disciplines enseign\u00e9es. Il ne boudait pas le sport et, de nature enjou\u00e9e, participait aux jeux de ses camarades sans r\u00e9ticence. Le pape Pie X ayant encourag\u00e9 la communion des enfants, Alfred et son camarade de classe Georges Finet particip\u00e8rent r\u00e9guli\u00e8rement aux messes du mercredi et du vendredi dans la chapelle du coll\u00e8ge, nagu\u00e8re construite pour \u00eatre la r\u00e9plique de la Sainte Chapelle. Ils avaient fait leur Premi\u00e8re Communion le matin de la Pentec\u00f4te, en juin 1909. Le cardinal Couill\u00e9, archev\u00eaque de Lyon, les avait confirm\u00e9s le jour m\u00eame dans l’apr\u00e8s-midi et, en soir\u00e9e, il y avait encore eu une troisi\u00e8me c\u00e9r\u00e9monie : la cons\u00e9cration des jeunes communiants \u00e0 la Sainte Vierge.<\/p>\n Tout ceci \u00e9tait tellement naturel quand on \u00e9tait de jeunes coll\u00e9giens issus de familles chr\u00e9tiennes… Au fond de lui-m\u00eame, Alfred Ancel n’\u00e9prouvera aucun sentiment de rejet pour l’\u00e9ducation re\u00e7ue. Seulement, dans son c\u0153ur, l’ambition d’une r\u00e9ussite sociale l’emportait sur tout le reste. Son r\u00eave, par-del\u00e0 la gestion de l’usine paternelle, \u00e9tait d’avoir dans la vie autant de succ\u00e8s que ses r\u00e9sultats scolaires lui permettaient d’en escompter. C’est pourquoi, quand le P\u00e8re Favier, professeur principal en troisi\u00e8me, lui demanda, comme \u00e0 chacun de ses \u00e9l\u00e8ves : \u00ab Dites donc, Alfred, qu’est-ce que vous ferez plus tard ? Pourquoi ne seriez-vous pas pr\u00eatre ? \u00bb, l’adolescent avait r\u00e9pondu par la n\u00e9gative, comme si la question e\u00fbt \u00e9t\u00e9 parfaitement saugrenue.<\/p>\n C’est pourtant aux Chartreux qu’Alfred Ancel devait revenir pour \u00eatre ordonn\u00e9 pr\u00eatre le 8 juillet 1923. Deux ans avant sa mort, il y c\u00e9l\u00e9brait encore le sacrement de Confirmation, comme il l’avait fait d\u00e8s 1947 lorsque, \u00e0 peine ordonn\u00e9 \u00e9v\u00eaque, il disait aux adolescents de son ancien coll\u00e8ge : \u00ab Vous appartenez \u00e0 la bourgeoisie. N’oubliez jamais les devoirs que cela vous donne. \u00bb Lui-m\u00eame ne l’a jamais oubli\u00e9. Il n’a jamais con\u00e7u de ranc\u0153ur contre son milieu d\u2019origine. Tout ce que nous en savons permet de saisir \u00e0 quel point il lui fut redevable dans son \u00e9ducation humaine, son caract\u00e8re – si proche de celui du grand-p\u00e8re paternel toujours pr\u00eat \u00e0 oublier les d\u00e9fauts de son entourage -, sa religion aussi, bien s\u00fbr, et jusqu’aux nuances contrast\u00e9es de sa vie spirituelle. Si Alfred Ancel eut \u00e0 rompre certaines amarres au cours de son \u00e9tonnant itin\u00e9raire dans l’\u00c9glise de Vatican II, si parfois il d\u00e9concerta les siens dans les choix de plus en plus incisifs que l\u2019\u00c9vangile lui imposa, jamais il ne les \u00ab renia \u00bb. Jusqu’au soir de sa vie, ses neveux et ni\u00e8ces (des deux g\u00e9n\u00e9rations) se rappellent la chaleur de son accueil et avec quel int\u00e9r\u00eat affectueux il les \u00e9coutait. Quand, \u00e9v\u00eaque auxiliaire de Lyon et Sup\u00e9rieur du Prado, accabl\u00e9 de t\u00e2ches diverses, il montait chez son fr\u00e8re Henri \u00e0 la Croix-Rousse, celui-ci l’invitait \u00e0 travailler au salon jusqu’\u00e0 l’heure du repas. Puis, quand l’heure arrivait, l\u2019oncle Alfred passait le seuil de la salle \u00e0 manger, et l\u00e0, oubliant d’un seul coup tout son fardeau, on le voyait souriant et tout entier \u00e0 la conversation familiale. Il mangeait d’ailleurs d’un fort bon app\u00e9tit, comme lorsque, s\u00e9minariste, ses visites \u00e0 la Croix-Rousse alarmaient la cuisini\u00e8re qui se demandait toujours si elle en avait fait assez !<\/p>\n Il aimait certainement la maison de la Croix-Rousse, avec ce parc ombrag\u00e9 par lequel, au temps de son enfance, on pouvait d\u00e9valer la pente par un souterrain jusqu’aux bords de la Sa\u00f4ne. Mais bien d’autres souvenirs l’attachaient aussi, avec ses fr\u00e8res et s\u0153urs, aux propri\u00e9t\u00e9s familiales de vacances, soit \u00e0 Quiberon soit dans les Alpilles, tout pr\u00e8s de Saint-R\u00e9my-de-Provence.<\/p>\n De temps en temps, les cousins et cousines de la branche maternelle se joignaient, assez nombreux, aux enfants Ancel. On allait surtout dans la maison de Chaponost, durant les \u00ab petites vacances \u00bb de la Toussaint ou de la Chandeleur. Les plus proches, pour Alfred, \u00e9taient ses cousins d’origine polonaise par leur p\u00e8re : Georges Lewandowski et sa s\u0153ur Annie, ou encore Nelly Boissonnet, qui \u00e9tait n\u00e9e la m\u00eame ann\u00e9e que lui, bien qu’en r\u00e9alit\u00e9 elle f\u00fbt sa tante. Ces a\u00een\u00e9s de la jeune g\u00e9n\u00e9ration prolongeaient parfois les conversations du soir, comme on aime le faire \u00e0 cet \u00e2ge. On montait des petites pi\u00e8ces de th\u00e9\u00e2tre pour le plaisir de d\u00e9ployer des talents en herbe au sein du cercle familial. Alfred aimait Chaponost. Nelly se souviendra toute sa vie du moment o\u00f9, le jour de son ordination \u00e9piscopale, son cousin, lui mettant la main sur l’\u00e9paule, lui avait dit simplement : \u00ab Chaponost. \u00bb Annie Lewandowski, qui \u00e9tait \u00e0 peine sa cadette, avait aussi de l’affection pour son cousin. Il riait souvent plus tard, quand on \u00e9voquait le temps o\u00f9 on voulait les \u00ab marier \u00bb, lui et cette jeune fille pleine de vitalit\u00e9… devenue Prieure g\u00e9n\u00e9rale d’une congr\u00e9gation de religieuses contemplatives.<\/p>\n Bref, ce fut une adolescence heureuse.<\/p>\n <\/p>\n Lire aussi Engag\u00e9 volontaire <\/span><\/span>(<\/span>page 24, cliquez-ici<\/a><\/i>).<\/span><\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t Engag\u00e9 volontaire<\/strong><\/p>\n Extrait (page 24<\/i>) de l’ouvrage de\u00a0Mgr Olivier de Berranger<\/b>,\u00a0Alfred Ancel, un homme pour l\u2019\u00c9vangile<\/b>, 1898-1984,<\/em>\u00a0Centurion,1988.\u00a0<\/p>\n \u00a0 \u00a0 \u00a0 \u00a0 \u00a0Arr\u00eatons-nous un instant, et observons ce jeune homme de 17 ans qui, parmi d’autres – mais le seul de cette g\u00e9n\u00e9ration devenu \u00e9v\u00eaque en ayant fait la guerre de 1914 comme volontaire -, prend le risque de donner sa vie pour d\u00e9fendre son pays. Il a d\u00e9j\u00e0 atteint la pl\u00e9nitude de sa taille, 1,73 m. Il a le visage fier et un je-ne-sais-quoi d’amus\u00e9 dans le fond du regard. Il se tient droit et, \u00e0 l’intime de lui-m\u00eame, porte le secret de \u00ab l’absolu de Dieu \u00bb dont il a pris conscience. Au fond, c’est \u00e0 Dieu qu’il se livre. Mais, sans discours, il sait qu’une telle \u00ab livraison \u00bb n’exclut pas le don aux autres et l’amour de son pays. Au contraire, elle les comprend et les entra\u00eene.<\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 \u00ab Je me suis engag\u00e9 \u00e0 17 ans pendant la Premi\u00e8re Guerre mondiale pour d\u00e9fendre mon pays. J’ai \u00e9t\u00e9 deux fois bless\u00e9. J’ai \u00e9t\u00e9 d\u00e9cor\u00e9 de la croix de guerre, de la m\u00e9daille militaire et de la L\u00e9gion d’honneur.\u00a0Excusez-moi de dire tout cela, mais on est si facilement accus\u00e9 d’antimilitarisme que je devais assurer ma position…\u00bb \u00c0 75 ans, le P\u00e8re Ancel \u00e9voque ce lointain pass\u00e9 avant de dire son \u00ab non \u00bb \u00e0 la dictature militaire qui s’installe au Chili apr\u00e8s la chute d’Allende. G\u00e9n\u00e9ralement, il ne se vantait gu\u00e8re de cette p\u00e9riode de sa jeunesse, sans pour autant la r\u00e9pudier. Lorsqu\u2019au Concile Vatican II, au cours des troisi\u00e8me et quatri\u00e8me sessions, eut lieu l’important d\u00e9bat sur les conditions de la paix mondiale, il intervint publiquement \u00e0 deux reprises pour montrer comment un patriotisme bien compris peut s’allier avec les n\u00e9cessit\u00e9s d’une autorit\u00e9 internationale. Mais il confiait alors \u00e0 ses proches que si c’\u00e9tait \u00e0 refaire il ne se serait pas engag\u00e9, \u00e0 cause du t\u00e9moignage que le pr\u00eatre doit donner \u00e0 la transcendance et du caract\u00e8re d\u00e9finitivement odieux de la guerre. Cependant, ajoutait-il, \u00ab je n’\u00e9tais pas encore s\u00e9minariste \u00e0 ce moment-l\u00e0 \u00bb.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Le jeune homme de 17 ans qui s’engage, a la conviction que son pays est dans son droit. \u00c9voquant pour les s\u00e9minaristes de 1939 les nombreux Fran\u00e7ais qui, en 1914-1918, \u00ab ont fait magnifiquement le sacrifice de leur vie \u00bb, il ajoutait ce jugement qui avait d\u00fb m\u00fbrir en lui entre les deux guerres : \u00ab On a vu en France une r\u00e9surrection spirituelle qui a frapp\u00e9 d’admiration ceux qui croyaient notre pays d\u00e9finitivement perdu par le la\u00efcisme. \u00bb<\/p>\n Mais, apr\u00e8s la toute premi\u00e8re p\u00e9riode d’enthousiasme qui dut suivre son engagement en 1915, quels sentiments \u00e9prouve le jeune volontaire au contact de la r\u00e9alit\u00e9 ? Nous pouvons les deviner gr\u00e2ce aux lettres, d’ailleurs pleines d’humour, qu’il \u00e9crivit \u00e0 Nelly Boissonnet. Dat\u00e9es, elles ne sont pas localis\u00e9es, \u00e0 cause du \u00ab secret militaire \u00bb :<\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 \u00ab Dimanche 18 octobre 1916. Ma ch\u00e8re et vieille tante, j’ai re\u00e7u ton aimable carte qui est venue me rejoindre dans le bien moins aimable site que nous occupons. Cependant on en vante la qualit\u00e9 et, d’apr\u00e8s un journal du front, nous sommes dans une station ferrugineuse comme il n’y en a nulle part ailleurs. Le traitement est peut-\u00eatre un peu radical mais tous ceux qui en sortent se portent bien. Tu me demandais des renseignements sur notre vie au front. Pour ceux de l’arri\u00e8re, elle est couverte d’une certaine aur\u00e9ole, dont h\u00e9las ! elle ne se couvre gu\u00e8re ici. On se demande comment la gloire peut venir se promener dans cette boue et parer des troupes pleines de vermine. De prime abord, ce qui caract\u00e9rise le \u201cpoilu\u201d (pilosus vulgaris<\/em>, dans l’histoire naturelle du XXe si\u00e8cle), c’est qu’il est un grognard : il n’y a pas de pire injure que l’on puisse lui d\u00e9cerner que de lui dire qu’il est patriote. Tout plut\u00f4t que cela, et puis il y a des phrases qui reviennent sans cesse : \u201cOn est vendu \u00e0 l\u2019Allemagne\u201d ou : \u201cSi les boches viennent on se rendra tous\u2026\u201d \u201cS\u2019il faut attaquer je refuse de sortir de la tranch\u00e9e\u201d.\u00a0\u00bb Cela c’est pour les jours ordinaires, mais pour les jours o\u00f9 il pleut, o\u00f9 il manque son quart de pinard, o\u00f9 le jus n’est gu\u00e8re sucr\u00e9, alors c’est la d\u00e9b\u00e2cle.\u00a0\u00bb<\/p>\n \u00ab\u00a0\u00bbQu’est-ce qui vient se rendre avec moi ?\u00a0\u00bb\u00a0\u00bb<\/p>\n \u00ab Quand on entend cela la premi\u00e8re fois cela choque, puis lorsqu’on a vu les boches attaquer et qu’au lieu de se rendre, on les re\u00e7oit proprement \u00e0 coups de fusil, quand pour l’attaque tout le monde marche align\u00e9 comme \u00e0 la parade, quand enfin apr\u00e8s beaucoup de cris tout se fait exactement, alors on comprend ce que vaut le \u201cpoilu\u201d\u00a0\u00bb.<\/p>\n Mais cela ne ressemble gu\u00e8re \u00e0 ce que disent les journaux.\u00a0\u00bb<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Lire aussi\u00a0Terreau familial\u00a0<\/span><\/span>(<\/span>page 18,\u00a0<\/i>cliquez-ici<\/a><\/i>).<\/span><\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\n
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