{"id":4455,"date":"2024-07-01T10:38:55","date_gmt":"2024-07-01T08:38:55","guid":{"rendered":"https:\/\/leprado.org\/?page_id=4455"},"modified":"2024-10-11T13:58:12","modified_gmt":"2024-10-11T11:58:12","slug":"parole-de-fin-de-vie","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/leprado.org\/parole-de-fin-de-vie\/","title":{"rendered":"Parole de fin de vie"},"content":{"rendered":"\t\t
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EXPO ANCEL 2024<\/h1>\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t
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Parole de fin de vie<\/h2>\n

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Le vide de la souffrance<\/h2>\n

D\u00e9cembre 1983
<\/em>Fran\u00e7ois P\u00e9criaux<\/strong> demande au P\u00e8re Ancel<\/strong> de dire quelques mots pour la Lettre des anciens et des malades<\/strong>,\u00a0<\/span>cliquez-ici<\/a><\/i>.<\/i>\u00a0<\/span><\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t

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Le vide de la souffrance<\/strong><\/p>\n

Lettres des Anciens et des Malades<\/strong>, n\u00b0 26, No\u00ebl 1983<\/p>\n

P. Ancel<\/strong> : Quand Dieu forme ses disciples, \u00e0 travers leur vie, la souffrance a son r\u00f4le, le reste aussi.
Je crois que nous n’arriverons jamais \u00e0 comprendre \u00e0 quel point le Christ J\u00e9sus, quand il a choisi quelqu’un comme disciple, va s’occuper de lui, pour le former \u00e0 faire ce qu’il veut, Lui.
Quand nous parlons de formation, nous avons toujours plus ou moins derri\u00e8re la t\u00eate, un certain plan. Nous voulons former quelqu’un pour qu’il fasse quelque chose. Quand il s’agit d’un disciple du Christ, bien s\u00fbr, il s’agit pour J\u00e9sus de former quelqu’un pour faire quelque chose, mais pas de la mani\u00e8re habituelle. Ce n’est pas d’abord une question de comp\u00e9tence, c’est une transmission. J\u00e9sus, c’est le Verbe de Dieu. J\u00e9sus, c’est la Vie de Dieu, et par cons\u00e9quent, quand il pr\u00e9pare quelqu’un, c’est toujours en vue de cela, pour transmettre une vie.
Une vie, c’est toujours relatif \u00e0 un \u00eatre, c’est toujours relatif \u00e0 la mani\u00e8re dont cet \u00eatre agira. Alors, quand J\u00e9sus nous prend pour faire de nous des disciples, il faut d’abord qu’il nous sorte de nous-m\u00eames, que ce ne soit plus nous, mais Lui.
Il y a toujours dans la formation de J\u00e9sus, une part qui appara\u00eet n\u00e9gative. Ce n’est pas avec ce que nous savons que J\u00e9sus va nous former. Et cela, je le vois surtout par rapport \u00e0 la souffrance. Ce n’est pas avec une belle th\u00e9orie sur la souffrance, que J\u00e9sus nous formera, pour apprendre aux autres \u00e0 souffrir. J\u00e9sus commence par nous d\u00e9molir, par nous enlever nos th\u00e9ories, pour que nous ne sachions plus rien, alors il intervient. Mais ne savoir plus rien, c’est tr\u00e8s p\u00e9nible, c’est un contraste entre ce que nous croyons savoir, et puis ce que nous ne savons pas. C’est un d\u00e9pouillement. Je ne pense pas qu’il y ait une formation de disciple possible sans d\u00e9pouillement.
Il nous d\u00e9pouille de quoi ? Autant qu’il le peut, de tout. Il ne veut plus que ce soit nous, il veut que ce soit lui. Alors il y a une p\u00e9riode de vide. On ne sait pas, on ne sait pas ce qu’on fait, on ne sait pas \u00e0 quoi on est appel\u00e9.
Alors, \u00e9tant donn\u00e9 ce que je viens de dire, il n’y a qu’une mani\u00e8re de se pr\u00e9parer \u00e0 former les autres \u00e0 la souffrance, c’est accepter de se laisser d\u00e9pouiller compl\u00e8tement, alors c’est lui qui fera.
Et comment il fera ? Il nous fera voir d’abord, je crois, le vide de la souffrance. \u00c7a ne rapporte rien, ce n’est int\u00e9ressant en rien, c’est vide. Souffrir, c’est sentir qu’on est d\u00e9truit, c’est sentir qu’on ne peut plus rien. C’est sentir qu’on est un pauvre. <\/p>\n

Au fond, former \u00e0 la souffrance, c’est former \u00e0 la pauvret\u00e9 et pour cela il faut avoir au moins une petite intuition de la richesse de la pauvret\u00e9. \u00c0 quoi \u00e7a sert de souffrir ? \u00c7a sert \u00e0 rien. \u00c0 quoi \u00e7a sert la pauvret\u00e9, \u00c7a sert \u00e0 rien. Et \u00e0 travers ce rien, il y a quelque chose qui passe. Non pas quelque chose, il y a quelqu’un qui passe, c’est Dieu.
Nous avons trop d’id\u00e9es sur Dieu. Saint-Paul ne croyait qu’en J\u00e9sus-Christ et en J\u00e9sus-Christ crucifi\u00e9. Il n’y avait rien, et c’\u00e9tait \u00e7a, sa richesse.
J’ai bien l’impression que je bafouille, et cependant, c’est \u00e7a souffrir. \u00catre vide. Ne pas savoir ce qu’on fait, ne pas savoir o\u00f9 on va, mais \u00eatre disponible, \u00eatre disponible \u00e0 celui qui inaugure le Royaume des Cieux. Alors \u00e7a aussi, c’est absurde, \u00e7a n’a pas de sens, et cependant c’est vrai, c’est vrai.<\/p>\n

Quand on ne sait plus ce qu’on fait, quand on ne sait plus \u00e0 quoi \u00e7a sert, et quand on est disponible quand m\u00eame, alors Dieu peut se servir de nous, il peut se servir de nous \u00e0 sa fa\u00e7on \u00e0 lui. Je ne sais pas comment il faut expliquer la souffrance. Saint-Paul parlait de la folie de la Croix et cependant, c’est la sagesse de Dieu. Alors, \u00e7a nous demande d’accepter d’\u00eatre vide, \u00e7a nous demande d’accepter de ne rien pouvoir faire. \u00c7a nous demande de se laisser faire totalement, en sachant que Dieu fait avec rien.<\/p>\n

Et qu’est-ce qu’il fait ? Nous ne savons pas expliquer, et cependant il fait.
Et quand il forme les gens \u00e0 la souffrance, il les forme pour de vrai. Comment ? Je ne sais pas. \u00c0 quoi ? Je ne sais pas. Mais il les forme pour de vrai.
Et c\u2019est pour cela que la souffrance se rapproche tant de la pauvret\u00e9. L’incapacit\u00e9, le n\u00e9ant : on s’approche de l’adoration. Dieu : tout ; nous : rien, et c’est lui qui fait tout.
\u00c7a peut \u00eatre absurde, tout ce que je dis ; je ne sais m\u00eame pas bien l’expliquer. Si on me demandait de r\u00e9p\u00e9ter ce que je dis, j’en serais incapable, mais pour moi, souffrance, adoration, Dieu, pauvret\u00e9, \u00e7a se tient tout. Et puis efficacit\u00e9, mais efficacit\u00e9, pas du tout dans le sens habituel du mot : efficacit\u00e9, dans le sens, que Dieu fait avec quelqu’un, et en quelqu’un ce qu’il veut faire, lui, et souvent, nous n’en savons rien.<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> : L’exp\u00e9rience tr\u00e8s forte que vous vivez maintenant, si vous pouviez revenir \u00e0 40 ou 50 ans, qu’est-ce que vous en retiendriez ?<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : rien. Je ne pourrais ni comprendre ce que j’explique maintenant, ni le faire, parce que la souffrance, c’est l’\u0153uvre de Dieu. Alors on peut parler, mais on ne sait pas bien ce qu’on dit. On peut parler. Quelques-uns peuvent y trouver quelque chose, d’autre rien. Je ne sais pas. Je ne sais pas.<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> : Ce que vous venez de dire, c’est un peu une r\u00e9ponse : Pour moi, souffrance, pauvret\u00e9, d\u00e9pouillement, Dieu, adoration, il y a une correspondance. Je crois que c’est valable aussi dans des p\u00e9riodes de la vie o\u00f9 l’on est moins tarauder par la souffrance.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : Oui je crois que c’est vrai, mais \u00e0 la condition qu’on se laisse faire, parce qu’au fond tout ce qu’on peut dire sur la souffrance, ce n’est rien. Ce qui est important, c’est de se laisser faire par elle et c’est ce qui est terrible : c’est qu’on n\u2019y comprend rien, on n’y comprend rien. Il y a une sorte d’absurdit\u00e9 de la souffrance, de la folie de la croix. Alors, on n’ose m\u00eame pas en parler, \u00e7a a l’air absurde. Cependant on sent qu’il y a la une richesse qui est m\u00eame une lumi\u00e8re.
C\u2019est absurde, ce que je dis\u2026 Quand j’ai commenc\u00e9 \u00e0 parler, je ne savais pas du tout ce que je dirais. C’est venu comme cela, j’allais dire : b\u00eatement. Mais cela n’a pas d’importance. Je ne me fais pas d’illusion : dans ce que je dis, il y a des b\u00eatises, il y a de la vanit\u00e9, il y a de tout et m\u00eame de Dieu, il faut accueillir. Et finalement, le grand mot par rapport \u00e0 la souffrance, c’est le \u00ab oui \u00bb : accepter.
C’est tellement riche, la souffrance. \u00c7a ne peut pas \u00eatre accept\u00e9 en d\u00e9tail. Il faut se livrer. Et on ne se livre jamais compl\u00e8tement, parce qu’on ne veut pas. On a peur. C’est terrible, la souffrance. C’est terrible, La croix et, cependant on sent que c’est n\u00e9cessaire.
Il y a une chose que je voudrais dire encore. Il y a une chose qu’on voudrait recevoir dans la souffrance, que je n’ai pas re\u00e7u. Cependant je le d\u00e9sire de tout c\u0153ur. C’est la joie pascale, cette joie que personne ne pourrait nous enlever.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : Je ne peux pas expliquer et, cependant, je sens que cela existe.<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> : C’est la joie parfaite.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : Alors, je crois qu’il n’y a qu’une chose \u00e0 faire, c’est la demander. C’est la demander. Je ne sais pas si on la recevra, mais la demande. Demander la joie pascale.<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> : C’est un peu la joie parfaite de Saint-Fran\u00e7ois.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : Je pense qu’il y a de \u00e7a. Je ne sais pas s\u2019il a pu l’exprimer comme il le sentait. Mais c’est \u00e7a, c’est dans cette ligne, dans une ligne d’absurdit\u00e9, dans une ligne de richesse, dans une ligne de pauvret\u00e9. Je ne sais pas. Et \u00e0 mesure qu’on dit : je ne sais pas, on s’approche de l’adoration, et l’adoration, c’est la joie des adorateurs en esprit et en v\u00e9rit\u00e9. C’est tellement riche la souffrance ! Mais je m’arr\u00eate, parce que, de fait, je n’en peux plus. Je voudrais que tu me lises les B\u00e9atitudes..<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> : Mathieu 5 : Voyant les foules, J\u00e9sus gravit la montagne. Il s’assit et ses disciples vinrent aupr\u00e8s de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait en disant :
Heureux, les pauvres en esprit,
car le royaume des cieux est \u00e0 eux\u2026<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : il le disait \u00e0 tous\u2026<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> :
Heureux les doux,
Car ils recevrons la Terre en h\u00e9ritage.
Heureux les afflig\u00e9s,
car ils seront consol\u00e9s.
Heureux les affam\u00e9s et les assoiff\u00e9s de justice.
car ils seront rassasi\u00e9s
Heureux les mis\u00e9ricordieux,
car ils obtiendront mis\u00e9ricorde.
Heureux les c\u0153urs purs,
car ils verront Dieu.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : Voir Dieu. Voir Dieu. ! Montre-nous ta face, et nous serons sauv\u00e9s\u2026
Voir, Dieu, ne voir que Dieu, en lui-m\u00eame, comme J\u00e9sus, le voyait sur la montagne. Dans les \u0153uvres de Dieu, regarder les fleurs des champs\u2026 Dans tous les hommes, puisque chacun a \u00e9t\u00e9 fait \u00e0 l’image de Dieu. Voir Dieu\u2026 ne voir que Dieu. Pour cela, nous avons besoin d’\u00eatre purs, et c’est un don de Dieu. Ne pas s’inqui\u00e9ter. Les dons de Dieu sont des dons : ce n’est pas m\u00e9rit\u00e9. C’est lui\u2026 Merci d\u2019avance\u2026 Je ne sais pas ce que tu nous donneras. Je sais que tu es bon. Bienheureux les pur car ils verront Dieu\u2026<\/p>\n

Fran\u00e7ois<\/strong> :
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appel\u00e9s fils de Dieu.
Heureux les pers\u00e9cut\u00e9s pour la justice,
car le Royaume des Cieux est \u00e0 eux.
Heureux \u00eates vous si l’on vous insulte, si l’on vous pers\u00e9cute, l’on vous calomnie de toute mani\u00e8re \u00e0 cause de moi : soyez dans la joie et l’all\u00e9gresse, car votre r\u00e9compense sera grande dans les Cieux. C’est bien ainsi qu’on a pers\u00e9cuter les proph\u00e8tes devancier.<\/p>\n

P\u00e8re Ancel<\/strong> : C’est beau ! On n’y comprend rien, mais on sent qu’il y a une richesse inou\u00efe\u2026 Quand on parle, on a toujours peur de jouer la com\u00e9die\u2026 C’est vrai, puisque c’est lui qui l’a dit\u2026
Oui, tu es formidable, notre Dieu, tu es beau, le plus beau des enfants des hommes, tu es la beaut\u00e9 de la saintet\u00e9, tu es la splendeur, la joie de Dieu.
Pardon, je bafouille. Et cependant je voudrais t’aimer, m\u00eame si je n’ai jamais su faire. Qui sait s\u2019il y a un mois ce d\u00e9sir ? Je voudrais t’aimer, je voudrais que tu ne sois jamais offens\u00e9. Je voudrais qu’on ne s’occupe que de toi, de ta beaut\u00e9, de ta grandeur, de Toi.<\/p>\n

<\/p>\n

Lettres des Anciens et des Malades<\/strong>, n\u00b0 26, No\u00ebl 1983<\/em><\/span><\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t

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\n\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\tRep\u00e8res chronologiques - Bibliographie<\/span>\n\t\t\t\t\t<\/span>\n\t\t\t\t\t<\/a>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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