{"id":7076,"date":"2025-02-20T15:10:18","date_gmt":"2025-02-20T14:10:18","guid":{"rendered":"https:\/\/leprado.org\/?page_id=7076"},"modified":"2025-02-28T10:17:35","modified_gmt":"2025-02-28T09:17:35","slug":"alfred-ancel-et-les-pretres-ouvriers","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/leprado.org\/alfred-ancel-et-les-pretres-ouvriers\/","title":{"rendered":"Alfred Ancel et les pr\u00eatres-ouvriers"},"content":{"rendered":"\t\t
<\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t
Alfred Ancel (1898-1984), pr\u00eatre du dioc\u00e8se de Lyon (en 1923), responsable g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019Association des Pr\u00eatres du Prado (1942-1971), \u00e9v\u00eaque auxiliaire de Lyon (1947-1973). Pour chacune de ces p\u00e9riodes, les contextes ne sont pas pr\u00e9cis\u00e9s afin de ne pas alourdir cet article (contexte \u00e9conomique, politique, social, culturel, religieux, eccl\u00e9sial), mais cela fait partie de cette histoire et aiderait \u00e0 la comprendre. De plus, ce survol n\u2019est qu\u2019une partie de l\u2019histoire r\u00e9elle. Parler de l\u2019histoire des P.O., ce serait dire leur vie ordinaire parmi les gens, dans la classe ouvri\u00e8re, les milieux populaires, les \u00c9glises locales, dire ce qu\u2019ils vivaient, faisaient et pensaient, dire leur quotidien, leurs relations, leur travail, leur militantisme, leurs r\u00e9flexions, leurs discussions, leurs actes, leurs paroles, leurs spiritualit\u00e9s, leurs pri\u00e8res.<\/span><\/p>\n Au milieu des ann\u00e9es 1940 (\u00e0 partir de 1944 pr\u00e9cis\u00e9ment en France) est apparue une petite poign\u00e9e de pr\u00eatres-ouvriers (P.O. en abr\u00e9g\u00e9) en tant que fait collectif. Le premier pr\u00eatre dioc\u00e9sain devenu P.O., c\u2019\u00e9tait en Belgique en 1942. Les ann\u00e9es 1944-1947 (elles sont parfois trop vite \u00e9clips\u00e9es) sont le premier acte de l\u2019histoire des P.O.<\/span><\/p>\n Personne n\u2019a fond\u00e9 les pr\u00eatres-ouvriers. Personne ne les avait pr\u00e9vus et programm\u00e9s. Ils ne sont pas apparus tout d\u2019un coup. Ils constituent un mouvement informel. Ils se rejoignent par diff\u00e9rents chemins. Les pr\u00eatres-ouvriers ne sont pas une invention de l\u2019\u00c9glise catholique, ils sont une innovation dans le catholicisme. Les ann\u00e9es 1940, dans le contexte \u00e9conomique, politique, social, culturel, religieux de l\u2019\u00e9poque, c\u2019\u00e9tait une p\u00e9riode de grande intensit\u00e9 missionnaire, face \u00e0 la prise de conscience du mur qui s\u00e9pare l\u2019\u00c9glise des masses populaires de cette \u00e9poque, suite au retentissement consid\u00e9rable du petit livre La France, pays de mission ?<\/em> paru en septembre 1943, \u00e9crit par deux aum\u00f4niers de la JOC.<\/span><\/p>\n Les premiers P.O. vont \u00eatre une des composantes de ce mouvement missionnaire. Ils ne sont pas les seuls, ce qui pouvait pr\u00e9munir contre l\u2019autor\u00e9f\u00e9rence. Ils sont reli\u00e9s \u00e0 des institutions eccl\u00e9siales (dioc\u00e8ses, Mission de Paris, Mission de France, Ordres et Instituts religieux). Une pr\u00e9cision : dans la Mission de Paris se trouvaient des pr\u00eatres venant de divers dioc\u00e8ses et des pr\u00eatres envoy\u00e9s par la Mission de France, sans oublier que des la\u00efcs faisaient partie aussi de la Mission de Paris d\u00e8s sa fondation et son lancement par le cardinal Suhard en janvier 1944. \u00c0 Paris, cette ann\u00e9e-l\u00e0, deux pr\u00eatres dioc\u00e9sains, venus de province, deviennent P.O. ; quelques autres vont suivre au cours des ann\u00e9es suivantes. La nouveaut\u00e9 \u00e9tonnante de l\u2019existence des P.O. va faire poser beaucoup de questions car elle r\u00e9volutionne l\u2019image classique du pr\u00eatre catholique.<\/span><\/p>\n Alfred Ancel (\u00e9v\u00eaque auxiliaire de Lyon en 1947, \u00e0 l\u2019\u00e2ge de 49 ans) \u00e9tait sensible aux initiatives prises par le cardinal Suhard, l\u2019\u00e9v\u00eaque du renouveau missionnaire \u00e0 Paris. En 1946, Ancel fonde la Mission de la Part-Dieu \u00e0 Lyon, dans le souci de contribuer \u00e0 l\u2019\u00e9vang\u00e9lisation du monde ouvrier. Il confie cette mission \u00e0 Ren\u00e9 Desgrand, pr\u00eatre du Prado qui, rapidement convaincu qu\u2019il faut partager la condition ouvri\u00e8re par le travail, se fait embaucher en 1947. En 1949, il sera rejoint par deux autres pradosiens devenant P.O., Paul Guilbert et Jean Tarby ; A. Ancel favorisera \u00e9galement le passage au travail de Jean Fulchiron et de Ren\u00e9 Margo.<\/b><\/p>\n Ancel avait le souci de l\u2019am\u00e9lioration des conditions d\u2019existence du peuple de la classe ouvri\u00e8re. Au moment des grandes gr\u00e8ves de novembre-d\u00e9cembre 1947, il fit para\u00eetre une d\u00e9claration vigoureuse dans le bulletin du dioc\u00e8se de Lyon pour attirer l\u2019attention des chr\u00e9tiens sur la mis\u00e8re ouvri\u00e8re et le droit aux revendications salariales. Il avait en m\u00eame temps la pr\u00e9occupation d\u2019une \u00c9glise en capacit\u00e9 de rendre possible dans ce peuple la foi en J\u00e9sus-Christ et la vie chr\u00e9tienne. Ancel \u00e9tait certainement proche de Suhard qui aurait m\u00eame envisag\u00e9 de le demander comme \u00e9v\u00eaque auxiliaire de Paris. L\u2019un et l\u2019autre avait une vive conscience du mur qui s\u00e9pare les masses populaires prol\u00e9tariennes et l\u2019\u00c9glise.<\/b><\/span><\/p>\n <\/strong><\/p>\n 1948-1954 : vers l\u2019arr\u00eat des P.O.<\/strong><\/p>\n 1947 \u00e9tait une ann\u00e9e charni\u00e8re. Les ann\u00e9es 1948-1954, c\u2019est une autre p\u00e9riode qui se termine par l\u2019arr\u00eat des P.O. fran\u00e7ais le 1er<\/sup> mars 1954, par d\u00e9cision hi\u00e9rarchique venant du Vatican. Dans une situation g\u00e9n\u00e9rale tr\u00e8s compliqu\u00e9e, ces ann\u00e9es sont d\u00e9licates \u00e0 regarder de pr\u00e8s, sans faire des envol\u00e9es lyriques ou id\u00e9ologiques. Il y a une abondance de documents venant de l\u2019\u00e9piscopat, du Vatican et des P.O., mais l\u2019histoire ne se limite pas \u00e0 des discussions et des relations plus ou moins embrouill\u00e9es, incompatibles ou tumultueuses entre les P.O. et la hi\u00e9rarchie de l\u2019\u00c9glise catholique, ce qui serait une vue r\u00e9ductrice, id\u00e9ologique et cl\u00e9ricale de notre histoire r\u00e9elle.<\/span><\/p>\n Lors du d\u00e9c\u00e8s de Suhard le 30 mai 1949, Ancel adressa \u00e0 Gerlier, son \u00e9v\u00eaque cardinal \u00e0 Lyon, une lettre \u00e9tonnante, dat\u00e9e du 2 juin 1949, dont voici quelques extraits : <\/strong>\u00ab Vous ne pouvez ignorer certains pronostics qui se font \u00e0 mon sujet, concernant la succession du cardinal Suhard (\u2026). Si jamais vous appreniez que mon nom \u00e9tait mis en avant, je vous serais reconnaissant de faire conna\u00eetre \u00e0 la nonciature, avant que l\u2019on ne proc\u00e8de \u00e0 des d\u00e9marches plus officielles, certaines objections que je crois, en conscience, devoir exposer (\u2026).<\/em> \u00bb En ayant mis en avant ses \u00ab d\u00e9ficiences personnelles \u00bb, Ancel exprimait ensuite sa conviction que le message d\u2019Antoine Chevrier \u00e9tait une chance de \u00ab r\u00e9novation spirituelle \u00bb pour l\u2019\u00c9glise.<\/strong> \u00ab Si on avait \u00e9cout\u00e9 plus t\u00f4t le message du P\u00e8re Chevrier, il me semble qu\u2019il ne se serait pas \u00e9tabli, entre les ouvriers et l\u2019\u00c9glise, cette barri\u00e8re qui para\u00eet maintenant infranchissable. La mission du P\u00e8re Chevrier date de 1856. Elle a suivi de huit ans le Manifeste du Parti communiste. Il y a des rapprochements qui s\u2019imposent (\u2026).<\/em> \u00bb Enfin, apr\u00e8s avoir rappel\u00e9 ses obligations au service du Prado en extension, il r\u00e9v\u00e8le pour la premi\u00e8re fois \u00e0 Gerlier un projet tr\u00e8s surprenant qui lui tient \u00e0 c\u0153ur <\/strong>: \u00ab \u2026 J\u2019esp\u00e8re bien que, d\u2019ici quelques ann\u00e9es, je pourrai laisser \u00e0 d\u2019autres la place que j\u2019occupe au Prado. Je pourrais, \u00e0 ce moment-l\u00e0, demander au Souverain Pontife la permission de rejoindre nos pr\u00eatres travaillant en usine.<\/strong> Ils aimeraient avoir un \u00e9v\u00eaque avec eux. Certes, ils sont heureux de la confiance qui leur est t\u00e9moign\u00e9e par la hi\u00e9rarchie. Mais s\u2019ils avaient un \u00e9v\u00eaque avec eux, leurs camarades ouvriers comprendraient mieux qu\u2019ils sont d\u2019\u00c9glise. Restant \u00e9v\u00eaque auxiliaire de Lyon, je pourrais \u00e0 la fois, si je pouvais vivre avec eux, marquer l\u2019unit\u00e9 de l\u2019\u00c9glise et son \u00e9tablissement dans le prol\u00e9tariat<\/em> \u00bb. Cette lettre d\u2019Ancel en 1949, c\u2019est tout un programme ! Elle contient ce qui a motiv\u00e9 et constitu\u00e9 son chemin sur terre (voir en conclusion de cet article).<\/strong><\/p>\n En 1949, \u00e0 l\u2019initiative de la Mission de Paris, les P.O. (ils \u00e9taient quelques dizaines) organisent leur premi\u00e8re rencontre nationale ; ils constituent un secr\u00e9tariat informel ; ils d\u00e9cident de se r\u00e9unir r\u00e9guli\u00e8rement au plan national deux fois par an. De 1950 \u00e0 1954, il y aura 7 ou 8 rencontres nationales. En 1951, lors d\u2019une rencontre nationale \u00e0 Lyon, les P.O. s\u2019organisent comme un syndicat (en parlant explicitement de \u00ab secr\u00e9tariat national \u00bb et de \u00ab commission ex\u00e9cutive \u00bb) ; un secr\u00e9tariat national est donc \u00e9lu, d\u2019o\u00f9 tel ou tel P.O. est d\u00e9lib\u00e9r\u00e9ment \u00e9cart\u00e9. Ce positionnement vis-\u00e0-vis de l\u2019\u00e9piscopat a probablement compliqu\u00e9 les affaires dans le contexte d\u2019une situation d\u00e9j\u00e0 difficile o\u00f9 s\u2019accumulaient \u00e0 l\u2019encontre des P.O. les suspicions, les calomnies, les d\u00e9nonciations, les incompr\u00e9hensions et les mises en garde. Dans une situation qui allait devenir de plus en plus alarmiste et critique, il n\u2019\u00e9tait pas facile de vivre la n\u00e9cessaire et f\u00e9conde tension entre innovation et institution.<\/span><\/p>\n Au cours des ann\u00e9es 1948-1954, il faut cependant reconna\u00eetre honn\u00eatement et objectivement qu\u2019il y a eu entre les P.O. eux-m\u00eames (avant 1954, ils \u00e9taient environ 130) des diff\u00e9rences dans la fa\u00e7on d\u2019envisager la pr\u00e9sence, le travail, l\u2019engagement et la mission dans la classe ouvri\u00e8re et les masses prol\u00e9taires. Il y a eu \u00e9galement des questions de leadership qui se sont pos\u00e9es, des nuances qui se sont accentu\u00e9es pour devenir des diff\u00e9rences de fond, des tensions tr\u00e8s difficiles \u00e0 r\u00e9concilier. Ces profondes divergences entre P.O. ont \u00e9t\u00e9 souvent \u00e9clips\u00e9es par leur r\u00e9sistance commune, leur solidarit\u00e9, face aux incompr\u00e9hensions et aux m\u00e9fiances de la hi\u00e9rarchie ou aux injonctions du Vatican. Peut-\u00eatre aussi, les dimensions spirituelles de ce style in\u00e9dit d\u2019existence sacerdotale ont \u00e9t\u00e9 plus ou moins \u00e9clips\u00e9es par l\u2019emprise des id\u00e9ologies temporelles et th\u00e9ologiques.<\/span><\/p>\n Dans ce contexte, la relation d\u2019Ancel avec les pr\u00eatres-ouvriers allait \u00eatre complexe. Il \u00e9tait cependant tr\u00e8s pr\u00e9occup\u00e9 par la question de l\u2019\u00e9vang\u00e9lisation du peuple de la classe ouvri\u00e8re (voir sa brochure parue en 1949 L\u2019\u00e9vang\u00e9lisation du prol\u00e9tariat<\/em>) et il n\u2019\u00e9tait pas oppos\u00e9 au travail ouvrier des pr\u00eatres, d\u2019o\u00f9 son int\u00e9r\u00eat pour l\u2019exp\u00e9rience en cours des P.O. En 1950, Ancel \u00e9tait membre de la commission \u00e9piscopale du monde ouvrier. Il lui semblait que les P.O. s\u2019engageaient dans de fausses directions, notamment par l\u2019emprise de l\u2019engagement temporel du pr\u00eatre dans le mouvement ouvrier. En accord avec les \u00e9v\u00eaques ayant des P.O. dans leur dioc\u00e8se, il envisagea un projet de Directoire visant \u00e0 orienter l\u2019activit\u00e9 des P.O. En 1950-1951, cette affaire de Directoire ayant suscit\u00e9 de multiples r\u00e9actions et discussions de divers c\u00f4t\u00e9s, ce projet controvers\u00e9, tel qu\u2019il \u00e9tait formul\u00e9, n\u2019avait aucune chance d\u2019aboutir vu l\u2019ambiance de ce temps-l\u00e0. Critiqu\u00e9, d\u00e9savou\u00e9, se trouvant en quelque sorte disqualifi\u00e9, ne voulant pas g\u00eaner, Ancel s\u2019est mis en retrait au plan national et local, sans se d\u00e9sint\u00e9resser des P.O. En effet, il continuait de penser \u00e0 l\u2019utilit\u00e9 de pr\u00eatres travaillant comme ouvriers, envisageant m\u00eame de \u00ab demander au Souverain Pontife la permission de rejoindre nos pr\u00eatres travaillant en usine<\/em> \u00bb, comme il l\u2019\u00e9crivait dans sa surprenante lettre de juin 1949.<\/b><\/p>\n <\/strong><\/p>\n Lettre d\u2019Ancel en ao\u00fbt 1953<\/strong><\/p>\n Une lettre adress\u00e9e au cardinal Gerlier le 12 ao\u00fbt 1953 ayant pour objet la fondation d\u2019une \u00ab mission ouvri\u00e8re du Prado<\/em> \u00bb (d\u00e9sign\u00e9e plus modestement ensuite comme \u00ab une<\/em> communaut\u00e9 pradosienne en quartier ouvrier<\/em> \u00bb) r\u00e9v\u00e8le comment Ancel envisageait la r\u00e9alisation du projet qui avait m\u00fbri en lui depuis 1949<\/strong>. \u00ab <\/span>\u2026J\u2019estime que je n\u2019ai pas le droit, en conscience, de permettre \u00e0 des pr\u00eatres du Prado d\u2019entrer dans le monde ouvrier si je ne vais pas avec eux. J\u2019aurais l\u2019impression d\u2019\u00eatre comme un vicaire apostolique d\u2019Extr\u00eame-Orient qui voudrait diriger ses pr\u00eatres en restant \u00e0 Paris\u2026 Mes contacts avec l\u2019A.C.O. et avec les paroisses ouvri\u00e8res, mon appartenance \u00e0 l\u2019\u00e9piscopat et les relations que j\u2019ai eues avec les pr\u00eatres ouvriers, ma formation doctrinale et mes \u00e9tudes sociales sur la condition ouvri\u00e8re et le marxisme, me semblent pr\u00e9senter quelques garanties pour un minist\u00e8re qui sera extr\u00eamement difficile s\u2019il veut \u00eatre, en m\u00eame temps, pleinement fid\u00e8le \u00e0 l\u2019Eglise et vraiment pr\u00e9sent au monde ouvrier\u2026 Je me sens attir\u00e9, d\u2019une fa\u00e7on constante et presque invincible, vers la pauvret\u00e9 et vers les pauvres. Certes, j\u2019ai manqu\u00e9 plus d\u2019une fois de fid\u00e9lit\u00e9 \u00e0 cet attrait ; mais j\u2019y suis ramen\u00e9 continuellement. C\u2019est plus fort que moi. Je sens bien que je n\u2019aurais pas la paix, si je prenais une d\u00e9cision qui m\u2019emp\u00eacherait de lui \u00eatre fid\u00e8le\u2026 <\/em>\u00bb<\/span> Au moment o\u00f9 Ancel \u00e9crit cette lettre, la perspective de l\u2019arr\u00eat des P.O. par d\u00e9cision hi\u00e9rarchique se faisait de plus en plus pr\u00e9cise.<\/strong><\/p>\n <\/strong><\/p>\n Le choc du 1er<\/sup> mars 1954<\/strong><\/p>\n Le 1er<\/sup> mars 1954, c\u2019est la date ultime de l\u2019arr\u00eat des P.O. fran\u00e7ais d\u00e9cid\u00e9 par le Vatican et mis en application par l\u2019\u00e9piscopat fran\u00e7ais. L\u2019arr\u00eat des P.O. belges date de fin juillet 1955, ils \u00e9taient 8 \u00e0 ce moment-l\u00e0. Les P.O. fran\u00e7ais se sont trouv\u00e9s face \u00e0 un choix impossible, une d\u00e9cision cruciale : quitter le travail et rester en \u00c9glise ou rester au travail et quitter l\u2019\u00c9glise. Des P.O. ont beaucoup h\u00e9sit\u00e9, d\u2019autres ont chang\u00e9 de position dans les jours, semaines ou mois qui ont suivi. Ils \u00e9taient environ 85-90 la veille du 1er<\/sup> mars, dont 5 pradosiens. Des P.O. avaient arr\u00eat\u00e9 avant ou n\u2019\u00e9taient pas directement concern\u00e9s par l\u2019ultimatum. Une quarantaine de P.O. d\u00e9cide de quitter provisoirement le travail et de rester en \u00c9glise. D\u00e8s 1954, peu \u00e0 peu, ils s\u2019engagent \u00e0 d\u00e9fendre ce style de vie sacerdotale, et, en accord avec leurs \u00e9v\u00eaques, ils vont retrouver progressivement un travail ouvrier, tenant plus ou moins compte des conditions restrictives fix\u00e9es par la hi\u00e9rarchie pour exercer un travail. Une cinquantaine de P.O. d\u00e9cide de rester au travail et de quitter l\u2019\u00c9glise. Parmi eux, plusieurs ont ensuite quitt\u00e9 la condition ouvri\u00e8re pour des carri\u00e8res professionnelles plus adapt\u00e9es \u00e0 leur instruction, leur culture, leurs capacit\u00e9s ; ils se sont mari\u00e9s avec une amie plus ou moins rapidement ou tardivement. Une vingtaine d\u2019autres, plusieurs \u00e9tant rest\u00e9s c\u00e9libataires, ont continu\u00e9 leur engagement dans la condition ouvri\u00e8re et le mouvement ouvrier.<\/span><\/p>\n L\u2019histoire ne s\u2019est pas arr\u00eat\u00e9e en 1954 ni en 1959. La relance des P.O. en 1965 n\u2019est pas arriv\u00e9e tout d\u2019un coup, elle n\u2019est pas tomb\u00e9e du ciel. Apr\u00e8s la d\u00e9cision prise par la hi\u00e9rarchie catholique d\u2019arr\u00eater les P.O. au 1er<\/sup> mars 1954, il y eut un nouveau coup d\u2019arr\u00eat venu de Rome en juillet 1959. En ces temps-l\u00e0, ils n’\u00e9taient pas nombreux ceux qui croyaient malgr\u00e9 tout \u00e0 un avenir possible de cette forme d\u2019existence sacerdotale initi\u00e9e par une poign\u00e9e de P.O. au cours des ann\u00e9es 1940, en France et en Belgique.<\/span><\/p>\n Dans cette conjoncture tr\u00e8s d\u00e9favorable, Ancel va pourtant r\u00e9aliser le projet \u00e9tonnant, qu\u2019il portait au fond de lui depuis 1949, d\u2019aller lui-m\u00eame vivre d\u2019une certaine mani\u00e8re dans la condition ouvri\u00e8re. Apr\u00e8s avoir demand\u00e9 et obtenu le 15 juin 1954 \u00ab la permission \u00bb du Vatican, Ancel, avec quatre autres membres du Prado (la\u00efcs consacr\u00e9s et pr\u00eatres), \u00e9tablit une petite communaut\u00e9 pradosienne dans le quartier ouvrier de Gerland \u00e0 Lyon, incluant la proximit\u00e9 avec le prol\u00e9tariat et le partage de la condition ouvri\u00e8re par le travail, lui-m\u00eame exer\u00e7ant une activit\u00e9 d\u2019ouvrier \u00e0 domicile. Cette communaut\u00e9 in\u00e9dite durera jusqu\u2019en juillet 1959, au moment de la nouvelle interdiction venant du Vatican. Malgr\u00e9 les limites de cette exp\u00e9rience, c\u2019\u00e9tait quand m\u00eame quelque chose de totalement in\u00e9dit comme type d\u2019\u00e9piscopat ! Et peut-\u00eatre aussi, un petit signe d\u2019espoir.<\/b><\/span><\/p>\n Plusieurs fois, Ancel a t\u00e9moign\u00e9 de la grande intensit\u00e9 spirituelle v\u00e9cue au cours de cette p\u00e9riode \u00e0 Gerland. En 1959, au moment de se conformer \u00e0 la d\u00e9cision qui venait de lui \u00eatre signifi\u00e9e par le Vatican d\u2019avoir \u00e0 cesser cette exp\u00e9rience <\/strong>(lettre du 27 juillet 1959 adress\u00e9e au cardinal Ottaviani, un des piliers du Vatican) :<\/strong> \u00ab Je crois pouvoir dire que cette p\u00e9riode de cinq ann\u00e9es a \u00e9t\u00e9 une des p\u00e9riodes les plus f\u00e9condes de mon minist\u00e8re \u00bb<\/em>. <\/em>En 1963 <\/strong>(dans le livre Cinq ans avec les ouvriers p.364) :<\/strong> \u00ab Je puis bien avouer que j\u2019ai plus appris au point de vue spirituel pendant les cinq ann\u00e9es que j\u2019ai pass\u00e9es \u00e0 Gerland que pendant tout le reste de ma vie sacerdotale \u00bb. <\/em>En 1972 <\/strong>(au moment du 25e<\/sup> anniversaire de son ordination \u00e9piscopale) :<\/strong> \u00ab Je me rappelle sp\u00e9cialement les ann\u00e9es que j’ai pass\u00e9es \u00e0 Gerland, au milieu des ouvriers, m’effor\u00e7ant de partager un peu moi-m\u00eame la condition ouvri\u00e8re. Je crois que ces ann\u00e9es ont \u00e9t\u00e9 les plus riches et les plus f\u00e9condes de mon \u00e9piscopat, aussi bien au point de vue spirituel qu’au point de vue apostolique\u2026 C’est l\u00e0 que je me suis senti davantage \u00e9v\u00eaque et successeur des Ap\u00f4tres \u00bb. <\/em>L\u2019arr\u00eat en 1959 de cette exp\u00e9rience ouvri\u00e8re a certainement constitu\u00e9 pour Alfred Ancel, dans son attachement ind\u00e9fectible \u00e0 l\u2019\u00c9glise, une \u00e9preuve spirituelle profonde, un arrachement spirituel \u00e9prouvant qui vide de soi-m\u00eame. On pourrait dire que la vie spirituelle v\u00e9ritable, c\u2019est physique !<\/strong><\/p>\n <\/strong><\/p>\n Le coup d\u2019arr\u00eat de 1959<\/strong><\/p>\n L\u2019arr\u00eat des P.O. le 1er mars 1954 \u00e9tait principalement une mesure disciplinaire prise par la hi\u00e9rarchie \u00e9piscopale, tandis que l\u2019arr\u00eat de juillet 1959 se pr\u00e9sentait plut\u00f4t comme une mesure doctrinale. Le 3 juillet 1959, une lettre \u00e9manant du Saint-Office (le bureau doctrinal du Vatican) est adress\u00e9e \u00e0 Mgr Feltin, archev\u00eaque de Paris, pr\u00e9sident de la Mission ouvri\u00e8re, et \u00e0 Mgr Li\u00e9nart, \u00e9v\u00eaque de Lille, pr\u00e9sident de l\u2019Assembl\u00e9e des cardinaux et archev\u00eaques. Ce document interne fut divulgu\u00e9 par le journal Le Monde (15 septembre 1959), et publi\u00e9 par le journal La Croix (16 septembre 1959). Sous forme d\u2019une affirmation doctrinale, cette lettre interdisait aux pr\u00eatres toute activit\u00e9 professionnelle salari\u00e9e, ce qui signifiait l\u2019incompatibilit\u00e9 entre le sacerdoce et la vie ouvri\u00e8re, entre la vie de pr\u00eatre et la condition ouvri\u00e8re.<\/span><\/p>\n Toutefois cette interdiction restera globalement sans effet, comme si le Vatican s\u2019\u00e9tait content\u00e9 d\u2019une d\u00e9claration de principe. C\u2019est comme si le Vatican avait dit : on interdit, mais on va laisser faire, on laisse contourner l\u2019interdiction, on verra ce que \u00e7a donnera. De fait, les P.O. qui avaient retrouv\u00e9 du travail apr\u00e8s 1954 ne l\u2019ont pas quitt\u00e9. D\u2019autre part, sans recevoir de d\u00e9saveu, des pr\u00eatres, en nombre significatif, prendront une activit\u00e9 salari\u00e9e, de fa\u00e7on discr\u00e8te, souvent \u00e0 temps partiel. Ils envisagent le travail comme un moyen de pr\u00e9sence, de proximit\u00e9 et d\u2019apostolat dans le monde ouvrier. Cependant, la question non r\u00e9solue est celle du travail \u00e0 plein temps, la vie d’ouvrier, le partage de la condition ouvri\u00e8re, la possibilit\u00e9 de l\u2019engagement dans le mouvement syndical, les luttes sociales, les mouvements de lib\u00e9ration, un engagement temporel qui constituait la principale complication et embrouille entre la hi\u00e9rarchie catholique et les P.O.<\/span><\/p>\n <\/span><\/p>\n <\/span><\/p>\n Les initiatives des P.O.<\/strong><\/p>\n Les P.O. rest\u00e9s au travail \u00e0 la date du 1er<\/sup> mars 1954 (ils \u00e9taient une cinquantaine) se sont consid\u00e9r\u00e9s et d\u00e9clar\u00e9s eux-m\u00eames en rupture avec l\u2019institution \u00c9glise. \u00c0 partir de 1957, quelques-uns ont \u00e9t\u00e9 \u00e0 l\u2019initiative d\u2019un groupe constitu\u00e9 de P.O. rest\u00e9s c\u00e9libataires pour la plupart, engag\u00e9s dans la condition ouvri\u00e8re, le travail manuel, le syndicalisme, la fid\u00e9lit\u00e9 \u00e0 une vie militante ouvri\u00e8re quotidienne. De 1957 \u00e0 1965, ils ont organis\u00e9s des rencontres nationales, avec un nombre variable de participants (de 10 \u00e0 20), o\u00f9 ils invitaient parfois tel ou tel membre de l\u2019\u00c9glise institutionnelle. En juin 1964, quinze d\u2019entre eux ont adress\u00e9 une longue \u00ab Lettre aux P\u00e8res du Concile \u00bb. Plus tard, ces P.O. seront d\u00e9sign\u00e9s ou se d\u00e9finiront comme des \u00ab insoumis \u00bb, alors que les autres ne se sont pas qualifi\u00e9s de \u00ab soumis \u00bb. Pour des motivations diverses en diff\u00e9rents milieux, le qualificatif \u00ab insoumis \u00bb b\u00e9n\u00e9ficiera d\u2019une certaine promotion \u00e0 partir des ann\u00e9es 1980.<\/span><\/p>\n Plusieurs des P.O. ayant quitt\u00e9 le travail momentan\u00e9ment le 1er<\/sup> mars 1954 ne se sont pas soumis \u00e0 la d\u00e9cision disciplinaire de la hi\u00e9rarchie tout en l\u2019acceptant. Au cours des ann\u00e9es 1954-1965, leur t\u00e9nacit\u00e9 va entretenir l\u2019espoir d\u2019une relance, amplifi\u00e9 par la perspective d\u2019un concile. Tr\u00e8s vite, une majorit\u00e9 d\u2019entre eux se r\u00e9unissent, avec quelques \u00e9v\u00eaques, pour entreprendre une r\u00e9habilitation de cette fa\u00e7on de vivre le sacerdoce et envisager des d\u00e9l\u00e9gations \u00e0 Rome. Pour la plupart, ils retrouvent rapidement du travail dans de petites ou moyennes entreprises, avec l\u2019accord de leur \u00e9v\u00eaque. Ils iront plusieurs fois en d\u00e9l\u00e9gation \u00e0 Rome ; une d\u00e9l\u00e9gation sera enfin re\u00e7ue par Jean XXIII en f\u00e9vrier 1960. Fin 1964, il y avait une quarantaine de P.O., la plupart \u00e9tant de la premi\u00e8re g\u00e9n\u00e9ration avant 1954. Pour respecter l\u2019histoire r\u00e9elle, ne pas en faire une interpr\u00e9tation tendancieuse, romantique ou id\u00e9ologique, il serait pr\u00e9f\u00e9rable de dire les insoumis en \u00c9glise et les insoumis hors \u00c9glise.<\/span><\/p>\n Dans l\u2019\u00c9glise catholique, cette p\u00e9riode est \u00e9videmment marqu\u00e9e par l\u2019\u00e9v\u00e8nement majeur du concile Vatican II (ouvert le 11 octobre 1962 ; cl\u00f4tur\u00e9 le 8 d\u00e9cembre 1965). Le 25 janvier 1959, Jean XXIII, \u00e9lu pape depuis trois mois, avait annonc\u00e9 son intention de convoquer un concile devant un parterre de cardinaux m\u00e9dus\u00e9s. Sans consid\u00e9rer la France comme le centre du monde, il faudrait faire un rapprochement entre cette intention de Jean XXIII et le fait qu\u2019il avait \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sentant du Vatican en France, \u00e0 Paris, de fin 1944 \u00e0 1953, o\u00f9 il a \u00e9t\u00e9 t\u00e9moin de tout ce qui se cherchait au plan apostolique, m\u00eame s\u2019il \u00e9tait tr\u00e8s r\u00e9serv\u00e9 par rapport aux P.O. Il faut signaler aussi le retentissement consid\u00e9rable de l\u2019encyclique de Jean XXIII \u00ab La paix sur la terre \u00bb, en 1963.<\/span><\/p>\n Le 23 octobre 1965, au cours de la derni\u00e8re session du concile Vatican II, l\u2019\u00e9piscopat fran\u00e7ais, r\u00e9uni \u00e0 Rome en assembl\u00e9e pl\u00e9ni\u00e8re, \u00ab se propose, avec l’accord du Saint-Si\u00e8ge, d’autoriser un petit nombre de pr\u00eatres \u00e0 travailler \u00e0 plein temps dans les usines et sur les chantiers, apr\u00e8s une pr\u00e9paration appropri\u00e9e. Cette autorisation de travail manuel salari\u00e9, actuellement tr\u00e8s limit\u00e9e en nombre, est pr\u00e9vue pour une premi\u00e8re p\u00e9riode de trois ans\u2026 Cette initiative rel\u00e8vera de la responsabilit\u00e9 du Comit\u00e9 \u00e9piscopal de la Mission ouvri\u00e8re, habilit\u00e9e, au nom de l’\u00e9piscopat, \u00e0 suivre cette premi\u00e8re \u00e9tape.<\/em> \u00bb. Le 7 d\u00e9cembre 1965, \u00e0 la veille de la cl\u00f4ture du concile Vatican II, le d\u00e9cret sur le minist\u00e8re et la vie des pr\u00eatres est promulgu\u00e9. Ce d\u00e9cret (chapitre 2, paragraphe 8) mentionne dans les diverses fonctions des pr\u00eatres \u00ab ceux qui travaillent manuellement et partagent la condition ouvri\u00e8re<\/em> \u00bb.<\/span><\/p>\n Alfred Ancel a certainement investi beaucoup de lui-m\u00eame, de fa\u00e7on humble et d\u00e9termin\u00e9e, dans les travaux du Concile Vatican II. En 1964, il \u00e9tait pr\u00e9sident \u00e9lu de la commission \u00e9piscopale du monde ouvrier (il en faisait partie depuis 1950) et membre du Comit\u00e9 \u00e9piscopal restreint des \u00e9v\u00eaques de la Mission ouvri\u00e8re (institution fond\u00e9e en 1957). C\u2019est \u00e0 ce titre qu\u2019il r\u00e9dige des notes sur le travail des pr\u00eatres. Suite aux p\u00e9rip\u00e9ties d\u2019un Directoire pour les P.O (1950-1951), finalement abandonn\u00e9, Ancel s\u2019\u00e9tait mis humblement en retrait du collectif des P.O., tout en continuant de croire \u00e0 cette forme d\u2019existence sacerdotale.<\/b><\/p>\n Au moment d\u00e9cisif de la relance des P.O. par l\u2019\u00e9piscopat fran\u00e7ais (1964-1965), on peut penser qu\u2019Alfred Ancel, de fa\u00e7on discr\u00e8te, en a \u00e9t\u00e9 probablement un des acteurs d\u00e9terminants. De plus, comme d\u2019autres \u00e9v\u00eaques du concile, il \u00e9tait motiv\u00e9 aussi par la vision d\u2019une \u00c9glise servante et pauvre (voir sa brochure L\u2019\u00c9glise et la pauvret\u00e9<\/em> publi\u00e9e en 1964). Malgr\u00e9 ses fortes r\u00e9ticences sur l\u2019engagement temporel du pr\u00eatre, Ancel ne remettait pas en cause le fait du travail ouvrier pour des pr\u00eatres. Dans une lettre de 1978, il exposera, de fa\u00e7on plus nuanc\u00e9e et favorable, ce qu\u2019\u00e9tait devenue sa pens\u00e9e sur l\u2019engagement du pr\u00eatre dans le mouvement ouvrier.<\/b><\/p>\n <\/strong><\/p>\n 1966-1974 : un nouvel essor des P.O.<\/strong><\/p>\n 1966-1967-1968, c\u2019est \u00ab une premi\u00e8re p\u00e9riode de trois ans \u00bb pour le passage de pr\u00eatres dans le travail ouvrier, conform\u00e9ment \u00e0 la d\u00e9cision de l\u2019\u00e9piscopat fran\u00e7ais. La responsabilit\u00e9 directe de cette mise en route est confi\u00e9e \u00e0 une \u00ab \u00c9quipe restreinte \u00bb nomm\u00e9e par le Comit\u00e9 \u00e9piscopal de la mission ouvri\u00e8re. Cette \u00e9quipe est compos\u00e9e de cinq membres pr\u00eatres (un animateur officiel ; un P.O. des ann\u00e9es 1940 et de la Mission de Paris ; le secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral de la Mission ouvri\u00e8re ; un responsable de la Mission de France ; un repr\u00e9sentant des instituts et ordres religieux).<\/span><\/p>\n En 1966, la liste des pr\u00eatres autoris\u00e9s \u00e0 travailler comme ouvrier se constitua dioc\u00e8se par dioc\u00e8se, selon des crit\u00e8res \u00e9tablis par la Mission ouvri\u00e8re. Dans cette liste officielle, il y avait 52 noms, dont un P.O. d\u2019avant 1954, et parmi eux 8 pr\u00eatres du Prado. Ils \u00e9taient r\u00e9partis en une petite quinzaine d\u2019\u00e9quipes. Plusieurs des 52 candidats avaient d\u00e9j\u00e0 tremp\u00e9 dans la vie de travail ouvrier de diverses mani\u00e8res. Pour ce premier envoi, il y avait plus de volontaires que le nombre limit\u00e9 pr\u00e9vu, ce qui a g\u00e9n\u00e9r\u00e9 des frustrations.<\/span><\/p>\n Le 4 octobre 1966, avait lieu pour ces pr\u00eatres une derni\u00e8re session de pr\u00e9paration dans les locaux du s\u00e9minaire de vocations adultes de Morsang-sur-Orge. Ancel \u00e9tait appel\u00e9 \u00e0 y animer la retraite spirituelle. Il commen\u00e7a ainsi :<\/strong> \u00ab Je voudrais vous dire ma joie, en vous voyant rassembl\u00e9s ici. Nous avons beaucoup souffert, nous tous qui, dans le pass\u00e9, avons d\u00fb arr\u00eater notre travail ; mais c\u2019est une joie pour nous et une immense esp\u00e9rance de voir que ce qui a \u00e9t\u00e9 commenc\u00e9 hier se continuera demain. Sans doute, la mani\u00e8re ne sera pas la m\u00eame, mais l\u2019\u00e9lan profond est identique. Nous voulons, par une pr\u00e9sence sacerdotale en plein monde ouvrier, lui montrer d\u2019une fa\u00e7on concr\u00e8te que l\u2019\u00c9glise tout enti\u00e8re, avec ses la\u00efcs et avec ses pr\u00eatres, est avec lui. Nous voulons aussi lui apporter le message du Christ, dans sa totalit\u00e9 certes, mais de telle fa\u00e7on qu\u2019il puisse le comprendre et l\u2019accepter. Pr\u00e9sence de signe, pr\u00e9sence d\u2019\u00e9vang\u00e9lisation, c\u2019est ce qu\u2019ont voulu les premiers pr\u00eatres-ouvriers, c\u2019est ce que vous voulez aussi, vous qui allez entrer au travail. La deuxi\u00e8me vague suit la premi\u00e8re vague ; c\u2019est le m\u00eame flot.<\/em> \u00bb<\/p>\n Fin 1965, la d\u00e9cision hi\u00e9rarchique de rendre possible une reprise du travail ouvrier pour des pr\u00eatres, c\u2019\u00e9tait un \u00e9v\u00e8nement assez surprenant pour les milieux d\u2019\u00c9glise qui n\u2019y croyaient pas. Cependant, d\u00e8s la mise en route des nouvelles \u00e9quipes de \u00ab pr\u00eatres au travail \u00bb, de 1966 \u00e0 1968, les r\u00e9actions ont \u00e9t\u00e9 diverses et durables. Dans le milieu P.O., les uns \u00e9taient plus sensibles \u00e0 la d\u00e9cision hi\u00e9rarchique de la \u00ab reprise \u00bb, les autres aux conditions de cette \u00ab reprise \u00bb (des \u00ab compromissions \u00bb pour certains). D\u2019autre part, plusieurs ressentaient plus que d\u2019autres l’impression d’\u00eatre sous la tutelle de la Mission ouvri\u00e8re ; assez vite aussi, les nouvelles \u00e9quipes se trouvaient \u00e0 l\u2019\u00e9troit dans les dispositifs \u00e9tablis. M\u00eame si le principal avait \u00e9t\u00e9 obtenu (pouvoir travailler comme ouvrier), les fonctionnements mis en place pouvaient appara\u00eetre, de fa\u00e7on plus ou moins accentu\u00e9s selon les endroits, comme un encadrement plus qu\u2019un accompagnement. La clarification s\u2019est faite progressivement, acc\u00e9l\u00e9r\u00e9e par les \u00e9v\u00e8nements de 1968. \u00ab Pr\u00eatres au travail \u00bb \u00e9tait la d\u00e9nomination officielle adopt\u00e9e par la hi\u00e9rarchie, mais ailleurs on continuait \u00e0 dire \u00ab pr\u00eatres-ouvriers \u00bb.<\/span><\/p>\n Malgr\u00e9 un accord \u00e9tabli le 30 mai 1966 entre la Mission ouvri\u00e8re et la Mission de France, la d\u00e9cision \u00e9piscopale de cette mise en route, confi\u00e9e \u00e0 la Mission ouvri\u00e8re, a conduit \u00e0 des tensions plus ou moins feutr\u00e9es entre ces deux institutions d\u2019\u00c9glise, entre des P.O. eux-m\u00eames, et aussi \u00e0 une crise interne de la Mission de France en 1969 avec la d\u00e9mission de son \u00c9quipe centrale. En 2014, dans le dossier de presse pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 l\u2019occasion des 60 ans de la constitution apostolique donn\u00e9e par le pape Pie XII \u00e0 cette institution d\u2019\u00c9glise (1er<\/sup>ao\u00fbt 1954), la Mission de France elle-m\u00eame rapporte ainsi cette crise interne : \u00ab 1965 : Le pape Paul VI autorise le red\u00e9marrage des pr\u00eatres-ouvriers dans un contexte conflictuel entre la Mission Ouvri\u00e8re et la Mission de France. 1969 : Le Conseil de la Mission de France donne sa d\u00e9mission. Il eut le sentiment de n\u2019\u00eatre pas entendu par l\u2019\u00e9piscopat sur son r\u00f4le pr\u00e9\u00e9minent d\u2019instrument missionnaire de l\u2019\u00c9glise en France.<\/em> \u00bb<\/span><\/p>\n Et puis arrive l\u2019onde de choc des mouvements sociaux du printemps 1968 (notamment \u00ab le mai des travailleurs \u00bb). Cette ann\u00e9e-l\u00e0, \u00e0 la Pentec\u00f4te 1968, il \u00e9tait pr\u00e9vu de faire le bilan des trois premi\u00e8res ann\u00e9es, mais, vu les \u00e9v\u00e8nements, il est report\u00e9 \u00e0 la Toussaint. Cette rencontre nationale r\u00e9unissait en un seul collectif les anciennes \u00e9quipes P.O. insoumis en \u00c9glise (ceux qui avaient quitt\u00e9 le travail le 1er<\/sup> mars 1954 et avaient repris ensuite un emploi salari\u00e9 en accord avec leurs \u00e9v\u00eaques respectifs) et les nouvelles \u00e9quipes envoy\u00e9es en 1966. \u00c0 la fin de la rencontre, huit d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s P.O. sont \u00e9lus \u00e0 la nouvelle \u00ab \u00c9quipe Nationale des Pr\u00eatres-Ouvriers \u00bb (E.N.P.O. en abr\u00e9g\u00e9).<\/span><\/p>\n Au cours des ann\u00e9es 1969-1973, l\u2019E.N.P.O. va s’orienter vers une \u00e9quipe autonome compos\u00e9e de P.O. \u00e9lus par les r\u00e9gions (un par r\u00e9gion ou groupe particulier). En 1971, se tenait \u00e0 Rome un Synode des \u00e9v\u00eaques, avec deux th\u00e8mes principaux : le sacerdoce minist\u00e9riel et la justice dans le monde ; l\u2019E.N.P.O. envoie une contribution qui sera publi\u00e9e par la Mission ouvri\u00e8re : \u00ab Les pr\u00eatres-ouvriers, ce qu’ils vivent, ce qu’ils pensent du sacerdoce minist\u00e9riel<\/em> \u00bb. En 1973, tout en \u00e9tant reli\u00e9e et pr\u00e9sente \u00e0 diff\u00e9rentes instances de l’\u00c9glise en France, l\u2019E.N.P.O. se constitue, pour des raisons pratiques, en Association Loi 1901 (J.O. du 8-9 octobre 1973), le statut canonique de chaque P.O. restant celui de pr\u00eatre d\u2019un dioc\u00e8se ou pr\u00eatre de la Mission de France ou membre d\u2019un ordre et institut religieux. Puis, en 1974, l\u2019E.N.P.O. proc\u00e8de pour la premi\u00e8re fois \u00e0 l\u2019\u00e9lection d\u2019un P.O. comme secr\u00e9taire, reconnu comme tel par les instances eccl\u00e9siales.<\/span><\/p>\n Dans le contexte tr\u00e8s particulier d\u2019apr\u00e8s 1968, critique face aux institutions, divers courants traversent le clerg\u00e9 fran\u00e7ais et de nombreux pr\u00eatres quittent le minist\u00e8re. Les ann\u00e9es 1969-1974 voient l\u2019arriv\u00e9e de nouveaux P.O., de plus en plus nombreux au fil des ans, et en m\u00eame temps l\u2019\u00e9largissement de l\u2019implantation g\u00e9ographique (dans les r\u00e9gions, la plupart des d\u00e9partements, les villes petites ou moyennes, l\u2019espace rural). Ils se sont reli\u00e9s \u00e0 l\u2019E.N.P.O. dont la pr\u00e9occupation premi\u00e8re n\u2019\u00e9tait pas celle du statut social du clerg\u00e9 et de la transformation institutionnelle de l\u2019\u00c9glise. La quasi-totalit\u00e9 des P.O. est engag\u00e9e dans le syndicalisme, soit \u00e0 la CGT, soit \u00e0 la CFDT. En 1974, il y aura environ 750 P.O. en France, dont une soixantaine de pradosiens. Et puis, de 1975 \u00e0 1985 environ, ce sera, pour ainsi dire, l\u2019apog\u00e9e des P.O. (nous \u00e9tions alors nombreux et en pleine forme !), une p\u00e9riode aussi o\u00f9 il paraissait juste de ne pas devenir dans l\u2019\u00c9glise \u00ab un corps sacerdotal \u00e0 part \u00bb selon la formule employ\u00e9e en ces temps-l\u00e0. Dans des proportions moindres, le mouvement P.O. se d\u00e9veloppe en Belgique, en Italie, en Espagne.<\/span><\/p>\n Apr\u00e8s Vatican II, Alfred Ancel continue de pr\u00e9sider la Commission \u00e9piscopale du monde ouvrier (la CEMO), il en sera r\u00e9\u00e9lu pr\u00e9sident en 1967. Il fait partie \u00e9galement des cinq \u00e9v\u00eaques composant le Comit\u00e9 \u00e9piscopal de la mission ouvri\u00e8re (le CEMO) qui, le 29 juin 1965, signe l\u2019\u00e9dito d\u2019un document important \u00e0 l\u2019\u00e9poque, le sacerdoce dans la mission ouvri\u00e8re, <\/em>\u00e9tabli par le Secr\u00e9tariat National de la Mission Ouvri\u00e8re. Le 27 octobre 1968, Ancel est co-signataire avec Marius Maziers d\u2019une Lettre des \u00e9v\u00eaques de la commission du monde ouvrier et du Comit\u00e9 de la mission ouvri\u00e8re aux catholiques de France<\/em>. En 1972, c\u2019est une \u00ab r\u00e9flexion de la CEMO dans son dialogue avec des militants chr\u00e9tiens ayant fait l\u2019option socialiste<\/em> \u00bb.<\/b><\/p>\n En 1971, Alfred Ancel est engag\u00e9 dans la Pastorale des migrants. Au cours des ann\u00e9es 1930, il avait d\u00e9j\u00e0 port\u00e9 une attention particuli\u00e8re aux familles italiennes habitant de mis\u00e9rables baraques dans le quartier de Gerland. Dans cette derni\u00e8re partie de son itin\u00e9raire \u00e9tonnant, il va manifester une grande sollicitude \u00e0 l\u2019\u00e9gard des diff\u00e9rentes communaut\u00e9s immigr\u00e9es. Lors des nombreuses r\u00e9unions auxquelles il participe, il incite les participants \u00e0 mieux comprendre ce qui se joue au sein des ph\u00e9nom\u00e8nes migratoires. Les derni\u00e8res ann\u00e9es de sa vie, il sera pr\u00e9sent aupr\u00e8s de la communaut\u00e9 maghr\u00e9bine du quartier de la \u00ab Place du Pont \u00bb, en habitant dans un pauvre appartement d\u2019un vieil immeuble.<\/b><\/p>\n Lors du d\u00e9c\u00e8s d\u2019Alfred Ancel le 11 septembre 1984, Henri Krasucki, secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral de la CGT \u00e0 ce moment-l\u00e0, \u00e9crivait au cardinal Decourtray, archev\u00eaque de Lyon : \u00ab Je sais qu\u2019en lui l\u2019homme d\u2019\u00c9glise se confondait avec sa pens\u00e9e et ses actes. Je respecte cette v\u00e9rit\u00e9. Depuis longtemps, je connais et j\u2019admire l\u2019histoire de sa vie, sa compr\u00e9hension du monde, des humbles, des opprim\u00e9s. Celle du monde du travail tel qu\u2019il est et du mouvement ouvrier m\u2019est particuli\u00e8rement sensible, sans pour autant r\u00e9duire l\u2019\u00e9tendue de son \u0153uvre et de sa vision de l\u2019humanit\u00e9 […] Il a \u00e9t\u00e9 un d\u00e9fricheur de haute stature, ouvrant des voies dont je suis convaincu qu\u2019elles ont un grand avenir<\/em> \u00bb (t\u00e9l\u00e9gramme du 13 septembre 1984).<\/b><\/p>\n La trajectoire d\u2019Ancel a \u00e9t\u00e9 fid\u00e8le \u00e0 son \u00e9tonnante lettre de 1949 (voir au d\u00e9but de cet article). Cette lettre \u00e9tait comme une feuille de route, en particulier en faisant un rapprochement audacieux entre la conversion-mission d\u2019Antoine Chevrier \u00e0 la No\u00ebl 1856 et la publication en 1848 du Manifeste du Parti communiste (\u00e0 cette \u00e9poque, il n\u2019y avait pas de parti politique ainsi d\u00e9nomm\u00e9). Dans cette lettre d\u2019Ancel, on peut d\u00e9celer : 1- son d\u00e9sir de vivre lui-m\u00eame en tant qu\u2019\u00e9v\u00eaque dans la condition ouvri\u00e8re (ce qu\u2019il r\u00e9alisera d\u2019une certaine fa\u00e7on de 1954 \u00e0 1959), sans la pr\u00e9tention d\u2019\u00eatre un \u00ab \u00e9v\u00eaque ouvrier \u00bb ; 2- sa conviction que l\u2019existence et le charisme d\u2019Antoine Chevrier, fondateur du Prado, c\u2019est une chance pour la r\u00e9novation spirituelle de l\u2019\u00c9glise, un don gratuit en faveur de toute l\u2019\u00c9glise ; 3- son attention aux questions sociales, sa pr\u00e9sence aupr\u00e8s des classes sociales pauvres, son int\u00e9r\u00eat pour l\u2019\u00e9tude du marxisme, son dialogue en v\u00e9rit\u00e9 avec des militants et responsables communistes ; 4- son engagement ind\u00e9fectible, fond\u00e9 sur une intense vie spirituelle, pour une \u00c9glise ouverte aux populations pauvres.<\/b><\/p>\n Le d\u00e9c\u00e8s d\u2019Alfred Ancel date de septembre 1984, cinq ans avant la chute du mur de Berlin en novembre 1989. Les ann\u00e9es suivantes ont vu l\u2019\u00e9clatement de l\u2019U.R.S.S. et l\u2019effondrement des syst\u00e8mes communistes des pays de l\u2019est europ\u00e9en. On pourrait donc penser que les objectifs d\u2019Ancel sont p\u00e9rim\u00e9s. D\u2019autre part, l\u2019apog\u00e9e des pr\u00eatres-ouvriers date d\u2019un demi-si\u00e8cle (les ann\u00e9es 1975-1985). Le monde et les soci\u00e9t\u00e9s ont consid\u00e9rablement chang\u00e9, c\u2019est \u00e9vident, ce n\u2019est pas fini, et il faut s\u2019attendre \u00e0 de l\u2019inattendu ! L\u2019histoire de la Mission Ouvri\u00e8re et des P.O. \u2013 comme celle de l\u2019\u00c9glise catho \u2013 n\u2019est pas parfaite. Mais il ne faudrait pas oublier ou d\u00e9daigner la dimension spirituelle, christique, lib\u00e9ratrice, qui depuis les ann\u00e9es 1940 animait les pr\u00e9occupations missionnaires de ces p\u00e9riodes anciennes.<\/span><\/p>\n Aujourd\u2019hui comme hier, de nombreuses populations sont exploit\u00e9es, opprim\u00e9es, exclues, m\u00e9pris\u00e9es, maltrait\u00e9es, oubli\u00e9es. Les puissants, les poss\u00e9dants et leurs empires continuent d\u2019imposer leur syst\u00e8me de domination. Il y aura toujours besoin de mouvements de lib\u00e9ration. Ici, on peut penser \u00e0 Gustavo Guti\u00e9rrez, entr\u00e9 d\u00e9finitivement dans l\u2019\u00e9ternit\u00e9 le 22 octobre 2024. Il est reconnu comme \u00ab le p\u00e8re de la th\u00e9ologie de la lib\u00e9ration \u00bb qu\u2019il a faite rayonner comme une spiritualit\u00e9 lib\u00e9ratrice, ce qui est beaucoup plus r\u00e9volutionnaire que les th\u00e9ologies progressistes. L\u2019histoire et l\u2019existence de la Mission ouvri\u00e8re et des pr\u00eatres-ouvriers peuvent appara\u00eetre comme un des signes du myst\u00e8re de Dieu incarn\u00e9 qui d\u00e9borde les \u00c9glises. On peut ainsi envisager le christianisme comme un genre ou un style de vie (c\u2019est m\u00eame le titre d\u2019un livre de Christoph Theobald : Le christianisme comme style<\/em>) et une insurrection-r\u00e9surrection de l\u2019humain. On peut \u00e9galement voir le devenir humain comme une question religieuse, th\u00e9ologique, spirituelle tr\u00e8s importante. II y aura toujours l\u2019appel, malgr\u00e9 les forces contraires, \u00e0 servir le devenir humain, faire na\u00eetre et rena\u00eetre de la vie, \u00eatre co-cr\u00e9ateurs d\u2019un monde bien et bon dans la foul\u00e9e du splendide po\u00e8me de la cr\u00e9ation en sept jours, en ouverture du r\u00e9cit mythique des origines (Gen\u00e8se ch. 1 \u00e0 11) et de toute la Bible, en adoptant le style J\u00e9sus et en \u00e9tant souffl\u00e9 par son esprit. Tout un programme !<\/span><\/p>\n
<\/strong>Membre de la Commission \u00e9piscopale fran\u00e7aise du monde ouvrier depuis sa fondation en 1950, pr\u00e9sident de cette commission en 1964 et, une seconde fois, en 1967. Autant dire que le parcours d\u2019Alfred Ancel recouvre largement l\u2019histoire des pr\u00eatres-ouvriers dont voici un rapide survol, de 1944 \u00e0 1974, en quatre p\u00e9riodes\u00a0: 1944-1947\u00a0; 1947-1954\u00a0; 1954-1965\u00a0; 1965-1974.<\/strong><\/span><\/p>Document r\u00e9dig\u00e9 par <\/span>Francis Gayral<\/b>, pr\u00eatre-ouvrier retrait\u00e9 du Prado et du dioc\u00e8se d’Albi (<\/span>15 janvier 2025).
Derni\u00e8re mise \u00e0 jour le 28 f\u00e9vrier 2025<\/i><\/h5>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t
1944-1947 : les premiers pr\u00eatres-ouvriers<\/strong><\/p>\n
Les P.O. n\u2019ont pas de fondateur<\/strong><\/p>\n
Ancel et Suhard<\/strong><\/p>\n
Lettre d\u2019Ancel en juin 1949<\/strong><\/p>\n
L\u2019organisation des P.O.<\/strong><\/p>\n
Une relation compliqu\u00e9e avec les P.O.<\/strong><\/p>\n
1954-1965 : l\u2019espoir d\u2019une relance des P.O.<\/strong><\/p>\n
Ancel et la p\u00e9riode \u00e0 Gerland (1954-1959)<\/strong><\/p>\n
Le concile Vatican II<\/strong><\/p>\n
Ancel et le concile Vatican II<\/strong><\/p>\n
La mise en route de l\u2019entr\u00e9e au travail<\/strong><\/p>\n
La Mission Ouvri\u00e8re et les P.O.<\/strong><\/p>\n
Les bouleversements de l\u2019ann\u00e9e 1968<\/strong><\/p>\n
Ancel apr\u00e8s le concile Vatican II<\/strong><\/p>\n
Quel sera l\u2019avenir de tout \u00e7a ?<\/strong><\/p>\n
15 janvier 2025<\/em> – Francis GAYRAL<\/b>, pr\u00eatre-ouvrier retrait\u00e9
<\/span>Si vous remarquez des erreurs ou des oublis importants, merci de les signaler au r\u00e9dacteur de cet article qui les recevra volontiers.<\/em><\/p>\n
Sources concernant Alfred Ancel<\/strong><\/p>\n\n
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