Une spiritualité pour les prêtres

La spiritualité apostolique du Prado Voici les lignes majeures de la spiritualité pradosienne

→ Une spiritualité évangélique

Elle s’enracine dans l’Évangile, c’est-à-dire que sa référence constante c’est la vie du Christ et son enseignement.

Le Christ est Vie et ses paroles sont esprit et vie. Et c’est l’Esprit qui vivifie. La référence à l’Évangile, dans la spiritualité pradosienne, est donc essentiellement spirituelle : c’est l’Esprit qui nous fait connaître et aimer le Christ, nous conformer à Lui. « C’est le Saint Esprit qui produit en nous Jésus Christ » (Père Chevrier).

Une spiritualité concrète :

  • À partir des faits de l’Évangile et de la vie du Christ
  • Par rapport à nous : elle détermine en nous une manière de parler et d’agir qui soit conforme à l’É

L’Évangile n’exclut pas l’apport des autres livres de la Bible, tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament rendent témoignage au Christ. Le Père Chevrier recommandait spécialement de chercher la connaissance de Jésus Christ, dans les Actes des Apôtres et dans les lettres de saint Paul. Mais l’Évangile reste au centre de tout.

→ Une spiritualité contemplative et apostolique

La spiritualité qu’offre le Prado n’est pas d’abord orientée vers la sanctification personnelle ni vers la pure contemplation ; elle n’est pas non plus directement orientée vers l’action. Elle est une spiritualité contemplative et apostolique, au sens le plus fort des mots.

Être apôtre : Cela nous demande de nous conformer à l’attitude de Jésus qui accomplit la mission qu’il reçoit du Père ou à l’attitude des apôtres, donnés totalement au Christ et travaillant avec lui au salut des hommes.  « Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ».

Cela ne peut se faire que si nous acceptons …

… D’être disciple : Cela exige la connaissance de l’Amour du Christ : c’est son aspect contemplatif. Suivre Jésus-Christ de plus près signifie se conformer à Lui. Devenir un autre Jésus Christ, disait le père Chevrier, signifie en tant que prêtre, être « un homme dépouillé » (c’est le mystère de l’Incarnation), puis le prêtre « est un homme crucifié » comme Jésus sur la Croix.

Enfin, l’accomplissement de la mission reçue exige que le prêtre « soit un homme mangé », qu’il se donne pleinement et se dépense sans compter pour l’Amour du Christ au service de ceux pour qui le Christ est mort, en leur donnant le trésor de l’Évangile par l’annonce.

→ Une spiritualité pour les prêtres diocésains

L’Évangile est proposé à tous les hommes. Tout chrétien est donc appelé, d’une façon adaptée à son état de vie, à vivre selon l’Évangile et à se donner au Christ pour coopérer à sa mission. En agissant ainsi, il exerce le sacerdoce royal qu’il a reçu au jour de son baptême.

Mais, le Père Chevrier a pensé spécialement aux prêtres diocésains pour leur demander de vivre leur ministère en se conformant au Christ. « Le prêtre est un autre Christ » (Tableau de Saint-Fons). Notre Bienheureux Fondateur nous invite à exercer le ministère en suivant l’exemple de Jésus : « Je vous est donné l’exemple, afin que, comme j’ai fait, vous fassiez vous aussi » (Jn 13).

Une spiritualité de prêtre séculier : la vocation pradosienne s’est inscrite dans la vocation au sacerdoce ministériel. Une spiritualité évangélique, apostolique et sacerdotale peut certainement être vécue dans le cadre d’une congrégation religieuse ; mais, en fait, la spiritualité pradosienne est une spiritualité de prêtres séculiers et cela pour trois motifs :

  1. Présence aux hommes: Jésus, aussi bien à Nazareth que dans sa vie publique, a voulu réaliser parfaitement cette présence aux hommes qui est un élément constitutif du mystère de l’Incarnation. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Ainsi, le prêtre séculier est appelé à vivre son apostolat de prêtre au milieu des hommes et avec eux. Par le ministère qu’il a reçu, il rend le Christ présent aux hommes. Alors, le Christ lui-même pourra les sauver par le ministère du prêtre.
  2. Avec l’Évêque et en communion avec lui. C’est de lui qu’il reçoit sa mission. Les engagements qu’il prononce : pauvreté, chasteté, obéissance ne l’éloigne pas de son diocèse, tout au contraire cela l’engage à vivre plus intensément la mission au service du diocèse d’une façon évangélique pour faire grandir l’Évangile dans le cœur des pauvres.
  3. Dans une fraternité avec les prêtres du diocèse. Il n’y a qu’un seul Prêtre qui est le Christ Jésus, tous les prêtres doivent donc être un en Lui. La spiritualité pradosienne nous invite à nous rassembler en petites équipes, chaque mois avec un temps convenable, afin de partager nos avancées dans la connaissance de Jésus Christ grâce à la manière de lire l’Évangile héritée du père Chevrier ; de faire une relecture contemplative de notre action pastorale, de notre mission ; de vivre un temps de prière. Cela nourrit la fraternité.

Le Christ envoyait ses disciples deux par deux. La spiritualité pradosienne oriente vers une vie communautaire et un appui communautaire. Cela passe par la vie fraternelle et le soutien au frères prêtres du diocèse. Là où c’est possible, l’Évêque facilitera des pôles de vie d’équipe réunissant des prêtres du Prado. Cette vie communautaire peut apporter, à l’intérieur du clergé diocésain, un témoignage de fraternité entre prêtres, d’attachement au Christ, de communion et dévouement aux pauvres pour leur annoncer l’amour de Dieu pour les tout-petits.